Fini de rire
ça fait des traces, oui je sais
mais c’est sur la surface froide (quoique colorée) de l’écran même pas tactile
que je fais glisser mon doigt
Je viens de poser La Lotterie de Shirley Jackson, adaptée en graphic novel par son petit-fils Miles Hyman. C’est une histoire abominable dont je ne parlerai pas, mais ce qui me surprend c’est que sans avoir été prévenu de la chute, je n’ai précisément pas été surpris.
…
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
N’aie pas peur ami lecteur, je ne suis pas l’auteur, je suis son ejditeur, je suis de ton costé. C’est pour cela que je me permets de te tutoyer… Si tu ne connais pas le chapitre mycologique de Anna Karénine, je te propose une expejrience de lecture de mon auteur. Voici le texte d’une trehs courte nouvelle d’icelui :
Il y a plusieurs de façons de lire un roman, plus ou moins opiniâtres, plus ou moins obstinées. En voici une qu’on pourrait dire morphologique… ou de degré “moins un” selon la métrique de Barthes… Comme il faisait une chaleur de 33 degrés, le boulevard Bourdon se trouvait absolument désert. C’est l’incipit de Bouvard et Pécuchet.
Je l’assume parfaitement (d’être timide).
(Au passage, je souhaite souligner que je supporte de moins en moins la tendance qui consiste à utiliser l’anglais à tout bout de champ parce que ça sonne hype. Je ne le répèterai pas.)
Je suis fasché que des transhumanistes dactylographes ejcrivent que l’immortalité, c’est la mort de la mort. C’est une imbejcillité. La mort n’est pas la nejgation de la vie, elle en est le prolongement. S’il n’y a pas de vie, il n’y a pas de mort non plus.
Pas de musique sans mélodie
Pas de mélodie sans travail
Pas de travail sans argent
Pas d'argent sans contrainte
Pas de contrainte sans joie
Pas de joie sans crime
Pas de crime sans amour
Pas d'amour sans raison
Pas de raison sans jolis habits
Pas de jolis habits sans bal
Pas de bal sans accordéon
Pas d'accordéon sans Richard Galliano
Pas de Richard Galliano sans musique
C'est l'histoire pathétique d'un rectangle qui voulait être carré. À force d'excès et de démesures, il a fini misérable, triste, failli… plus large que long…
de ceux qui disent que l'épistémologie compulsive n'est qu'une sous-catégorie de la procrastination et aussi de ceux qui disent que Ivo Amigo n'est qu'un petit structuraliste tardif ?
C’est avec stupeur et exaltation que j’appris que Juan Rodolfo Wilcock ferait une apparition exceptionnelle pour une séance de dédicaces à ma librairie favorite, l’Autre Rive. Ses apparitions publiques sont en effet rarissimes depuis sa mort en 1978, ce que l’on ne saurait lui reprocher : il semble que les exigences du self-marketing se font moins pressantes outre-tombe, et que la plupart des écrivains ad patres vivent assez bien de sombrer tranquillement dans l’oubli.
Quand je pense à John Lewis, c’est aux quelques notes de piano qui répondent à l’appel de Parker en ouverture de Parker’s mood, 1948. Il est y est comme toujours ampoulé et raisonnable, le Modern Jazz Quartet qui lui assurerait une éternelle postérité de seconde zone n’existait pas encore.
Le lecteur se nourrit de vide, il nourrit son imagination des vides que laisse l’écrivain dans la narration…
Longtemps, je me suis couché de bonne heure…
Mais depuis qu'Elsa Boublil fait son Summertime les soirs d'été sur la radio de service public, je me couche un peu après minuit…
Ivo Amigo de l'Atécon
Monsieur Omar Terrallos a donné une conférence hier à l’hôtel Mercure sur une nouvelle théorie de l’écoute musicale, actuellement en cours d’écriture. La chaleur et la facilité d’expression toute relative de Monsieur Terrallos en langue anglaise n’ont malheureusement pas permis que la conférence rencontre le succès qu’elle méritait. Voici un résumé sommaire de l’exposé à toutes fins utiles, ou du moins une reformulation de ce qu’il m’a été donné de comprendre.
Il y a plusieurs de façons de lire un roman, plus ou moins opiniâtres, plus ou moins obstinées. En voici une qu’on pourrait dire syntaxique…
Il y a aussi cette histoire qui m’obsède, que j’ai lue il y a plusieurs années sans que je me rappelle où. Je crois qu’il s’agissait d’une nouvelle de langue anglaise ou américaine, il me semble du moins que la couverture du livre broché qui la contenait présentait des couleurs vives et le relief d’un vernis sélectif. Je vais tenter de fixer ici les éléments dont je me souviens.
Georges Charbonnier n’a pas de notice dédiée sur la wikipedia au moment où j’écris cette note. Ses entretiens sont pourtant référencés dans les pages suivantes de l’encyclopédie, qui brossent de son travail un portrait en creux :
Le boeuf est vert, entouré de néon. Il clignote. Mais où suis-je ? Sur une terrasse. À bien le regarder, il n’y a pas que le néon qui pose problème. Le boeuf est debout, il me sourit. J’attends un bol de riz, je suis à la terrasse du restaurant d’à côté.