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Fini de rire

21 September 2017

La vie c'est toujours les mêmes chansons

Je viens de poser La Lotterie de Shirley Jackson, adaptée en graphic novel par son petit-fils Miles Hyman. C’est une histoire abominable dont je ne parlerai pas, mais ce qui me surprend c’est que sans avoir été prévenu de la chute, je n’ai précisément pas été surpris.

Pourquoi ?

C’est très simple, je connaissais cette histoire, j’en ai posé le brouillon quand j’étais adolescent. Il était question d’un village, d’une coutume, d’une bergère. Je n’en dirais pas plus parce que j’en sais à peine plus : je ne suis jamais allé jusqu’à l’écrire (ce qui pour moi est la seule façon de l’imaginer entièrement). Mais la chute est bien là, presque identique.

Ce qui me rappelle une impression tout à fait inverse éprouvée il y a quelques mois à la lecture d’une nouvelle de Fredric Brown : Nightmare in Gray, qui est exactement similaire à une histoire qui n’est pas loin d’ici, le quai de gare. Je faisais semblant de vouloir faire croire que je racontais une vieille nouvelle que j’avais lu dans un vieux bouquin.

Et il se trouve que cette nouvelle existe bel et bien, la voici dans ce recueil au nom improbable, déniché lors du dernier vide-placards de l’association de philosophards locale. Ce recueil est vert, je le tiens dans la main, je vous promets qu’il est réel.

Ce que je ne comprends pas, par contre, c’est pourquoi ces deux découvertes m’ont fait deux impressions aussi dissemblables, puisqu’il s’est finalement passé deux fois la même chose. Et à bien y songer, deux fois c’est fort peu, puisque que comme le chantait Georges Brassens en citant Paul Fort :

la vie c'est toujours les mêmes chansons

Que dire alors de la littérature ?

La lotterie